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Historique du diaporama


Historique-1

 

À l'origine du diaporama

 

  • Le miroir et la nécromancie

  • Pline l'Ancien

  • Les prêtres

  • Le Théâtre d’ombre

Les balbutiements de la technique reposent sur des outils simples et rudimentaires :

Les miroirs et la catoptromancie

Ce sont les tout premiers spectacles lumineux. Ils sont l’apanage des prêtres et des magiciens qui exercent ainsi un pouvoir sur les âmes.

Le miroir, aurait servi de base aux séances de nécromancie.
La nécromancie (en grec νεκρομαντία - le mot vient du grec νεκρός « mort » et μαντεία « divination ») désigne l’interrogation, dans un but de divination, des personnes décédées qui sont censées survivre et communiquer avec les vivants. Il se peut que la nécromancie soit en relation avec le chamanisme, qui fait appel des esprits comme les fantômes des ancêtres. La plupart des peuples anciens croyaient à l'immortalité de l'âme, l'esprit du défunt était censé errer dans le monde des vivants et le nécromancien tentait d'interroger l'au-delà.

On retrouve des traces de ces séances dès l’Antiquité grâce au témoignage de Pline l’Ancien (23-79 ap. J.-C.).

Les « miroirs magiques » remontent au moins au Ve siècle ap. J-C, en Chine. Un « miroir magique » était un miroir sur lequel étaient coulés en bronze des dessins, des caractères d'écriture, ou les deux.

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La face réfléchissante était convexe et faite de bronze poli et brillant pour servir de miroir. Dans la plupart des conditions d'éclairage, quand il était tenu en main, il se comportait comme un miroir parfaitement ordinaire.

Pourtant, lorsqu'on le tenait en plein soleil, sa surface réfléchissante semblait devenir « transparente », et on pouvait examiner dans la réflexion projetée sur un mur les caractères ou les images qu'il portait au dos.

Cette méthode de divination a été fréquemment employée sous diverses formes depuis la plus haute antiquité sur des miroirs en métal poli : cuivre, bronze, fer, argent ou or. On en retrouve des traces en Chaldée et en Mésopotamie. Bien évidemment la surface de l’eau ou de toute autre surface réfléchissante faisait aussi l’affaire.

Texte d’Apulée : Lucius Apuleius naît dans l'Africa romaine ; très riche, il parcourt l'Empire et s'intéresse à toutes les connaissances de son époque, scientifiques, littéraires, mais aussi religieuses et magiques. Ses Métamorphoses sont un roman picaresque teinté de magie et d'érotisme. Il rapporte les pratiques des Sagas de Thessalie :

« … ignores-tu que tu es en Thessalie, où des sorcières rongent des morceaux de visage des morts, et que ces larcins sont des adjuvants pour leur magie ? »

Je repris : « Et dis-moi, s'il te plaît, en quoi consiste cette garde funèbre ? » - « Tout d'abord, répondit-il, il faut être d'une remarquable vigilance pendant la nuit entière, fixer toujours son regard sur le corps, ne pas regarder autre part, que dis-je, on ne doit même pas baisser les yeux, car ces êtres exécrables se muent en n'importe quel animal et se glissent subrepticement de sorte qu'ils tromperaient sans peine les propres yeux du Soleil et de la Justice ; ce sont des oiseaux, puis des chiens et des rats, même des mouches ! Alors leurs charmes terribles écrasent les gardiens sous le sommeil... Ah ! Et j'allais presque l'oublier, celui qui rend, le matin, un corps mutilé est obligé de reconstituer tout ce qui a été arraché ou raccourci, en le prélevant entièrement sur son visage ! »

« Les Sagas de la Thessalie traçaient sur des miroirs leurs formules sibyllines avec du sang : aussitôt la lune – autre miroir – réfléchissait ces caractères sanglants, puis la réponse s’imprimait d’elle-même sur son croissant argenté. C’est ainsi qu’était rendu l’oracle ».

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Dans sa Description de la Grèce (vers 174) Pausanias le Périégète écrit :

« Devant ce temple il y a une fontaine qui du côté du temple même est fermée par un mur de pierres sèches ; en dehors on a pratiqué un chemin qui y descend. On prétend que cette fontaine rend des oracles qui ne trompent jamais ; elle est consultée non sur toutes sortes d'affaires, mais seulement sur l'état des malades.

On attache un miroir au bout d'une ficelle, et on le tient suspendu au-dessus de la fontaine, en sorte qu'il n'y ait que l'extrémité qui touche à l'eau. Ensuite on fait des prières à la Déesse, on brûle des parfums en son honneur, et aussitôt en regardant dans le miroir on voit si le malade reviendra en santé ou s'il mourra ; cette espèce de divination ne s'étend pas plus loin. ».

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L’empereur romain Didius Julianus (193) avait des pratiques similaires comme le relate Spartianus :

« Julianus eut même recours à ce genre de divination qui se fait à l’aide d’un miroir, dans lequel, dit-on, des enfants voient l’avenir, après que leurs yeux et leur tête ont été soumis à certains enchantements. On prétend que, dans cette circonstance, l’enfant vit dans le miroir l’arrivée de Sévère et le départ de Julianus. »

Alexandre Spina

1296 - Date supposée de l’invention des lunettes par Alexandre Spina à Vienne. Cependant, on sait que Néron et d’autres Empereurs et hauts dignitaires romains utilisaient déjà des monocles.

La Renaissance a eu aussi son lot de divinations par les miroirs, le médecin Jean Fernel 1497-1558 relate :

« Avoir vu dans un miroir diverses figures qui exécutaient des mouvements qu'il leur commandait et les gestes de ces figures étaient si expressifs, que chacun des assistants, qui voyaient comme lui dans le miroir, pouvait fort bien comprendre leur mimique. »

1558 - Publication à Naples de « Magiae naturalis sive miraculis rerum naturariam » en quatre livres de Gian Battista Della Porta où il parle de l’utilisation des miroirs et de la chambre noire.

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Un soir de 1559, Cosme Ruggieri, le mage de Catherine de Médicis, l’utilisa au Château de Chaumont-sur-Loire pour prédire à la Reine-Mère la durée du règne de ses fils, ceux-ci devant faire autant de tours sur eux-mêmes que d’années passées sur le trône. François II fit un tour, Charles IX quatorze, Henri III quinze et le prince de Navarre (le futur Henri IV) vingt et un.

En novembre 1582 John Dee, le mage d’Élisabeth Ie d'Angleterre, vit apparaître un soir à sa fenêtre l’Ange Uriel. Celui-ci lui remit une pierre noire polie qui, lorsqu’on la fixait avec insistance, faisait apparaître des êtres capables de prédire l’avenir. Cet étrange miroir obscur se trouve actuellement exposé au British Muséum.

Plus proche de nous J.T Reinaud (1795-1867), orientaliste commentant au début du XIXe siècle le musée du duc de Blacas, écrit :

« Les Orientaux ont aussi des miroirs magiques dans lesquels ils s'imaginent pouvoir faire apparaître les anges, les archanges ; en parfumant le miroir, en jeûnant pendant sept jours et en gardant la plus sévère retraite, on devient en état de voir, soit de ses propres yeux, soit par ceux d'une vierge ou d'un enfant, les anges que l'on désire évoquer ; il n'y aura qu'à réciter les prières sacramentelles ; l'esprit de lumière se montrera à vous et vous pourrez lui adresser vos vœux ».

De nos jours la catoptromancie est encore couramment employée en Afrique subsaharienne.

On peut donner deux sortes d’interprétations aux visions obtenues dans des miroirs. Tout d’abord que ces visions sont de nature onirique, hypnotique ou hallucinatoire, provoquées par l’ambiance et les rituels comportant fréquemment une semi obscurité, une longue période de concentration parfois précédée de jeûnes et l’emploi de fumigations pouvant être hallucinogènes.

À ceci, valable de tous temps, s’ajoute à partir de la Renaissance, l’emploi de techniques permettant d’obtenir toutes sortes d’illusions à l’aide de miroirs semi-transparents ou judicieusement disposés, procédés largement décrits en son temps par Jean-Baptiste Porta tel celui-ci :

« Comment de plusieurs miroirs pleins on pourra faire un miroir auquel, en même temps, apparaîtrons plusieurs effigies », techniques encore utilisées de nos jours par les illusionnistes.

Selon tradition anglo-saxonne, une jeune-fille se présentant devant un miroir avec une bougie allumée à la main pendant la nuit d'Halloween verrait passer le visage de son futur époux... ou une tête de mort si elle doit décéder avant son mariage !

Une tradition veut qu’en effectuant un certain rituel devant un miroir la nuit de l’Épiphanie on peut se voir tel qu’on sera à l’heure de sa mort.

Il existe également la légende urbaine de Bloody-Mary (Marie sanglante) qui connaît de nombreuses variantes. Si l'on se place devant un miroir dans une pièce obscure (une salle de bain par exemple), uniquement éclairée par une bougie, et que l'on prononce treize fois de suite le nom « Bloody Mary » il apparaît le visage sanglant d'une femme qui vous agresse...

La catoptromancie est la technique utilisée par la méchante belle-mère de Blanche-Neige dans le célèbre conte de Jacob et Wilhelm Grimm: « Petit miroir, petit miroir qui est au mur, quelle est la plus belle de tout le pays ? ». Dans le conte de Lewis Carol, Alice au Pays des Merveilles passe dans l’univers fantastique situé de l’autre côté du miroir.

Le miroir magique est un miroir appartenant à l'univers du merveilleux. Il est tour à tour doué de parole, capable de révéler par l'image des vérités invisibles ou les souhaits les plus profonds.

Dans Blanche-Neige des frères Grimm, il appartient à la reine, marâtre de l'héroïne. Il répond à sa maîtresse lorsqu'elle lui demande si elle est la plus belle. Incapable de mentir, il est le symbole de la Vérité. C'est ainsi qu'il lui apprend que Blanche-Neige la surpasse en beauté, et qu'elle n'est pas morte contrairement aux ordres qu'elle a passés.

« (La reine) possédait un miroir magique, don d’une fée, qui répondait à toutes les questions. Chaque matin, tandis que la reine se coiffait, elle lui demandait :

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Miroir, miroir en bois d’ébène, dis-moi, dis-moi que je suis la plus belle. Et, invariablement, le miroir répondait :

En cherchant à la ronde, dans tout le vaste monde, on ne trouve pas plus belle que toi. »

 

« La reine croyait être de nouveau la plus belle femme du monde. Un jour, elle voulut se le faire confirmer par son miroir. Le miroir répondit :

 

Reine, tu étais la plus belle, mais Blanche neige au pays des sept nains, au-delà des monts, bien loin, est aujourd’hui une merveille.

 

La reine savait que son miroir ne mentait pas. Furieuse, elle comprit que le garde l’avait trompée et que Blanche neige vivait encore

Dans La Belle et la Bête de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, il révèle des vérités invisibles ou lointaines :

« Quelle fut sa surprise, en jetant les yeux sur un grand miroir, d’y voir sa maison où son père arrivait avec un visage extrêmement triste… »

Dans la légende de la Princesse Kaguya de Shimizu Reiko, la Princesse Kaguya, fille du roi du peuple de la Lune, donne à son époux terrestre un miroir dans lequel il pourra la contempler.

Dans les aventures d'Harry Potter, le miroir magique s'appelle « miroir du Riséd », c'est-à-dire Désir en lettres inversées. Il permet non pas de voir le reflet, mais les souhaits les plus profonds.

Dans le film Peau d'Âne réalisé en 1970 par Jacques Demy, le miroir de la princesse lui révèle à distance la réaction de son père après sa fuite. Il fait référence au miroir magique de La Belle et la Bête, capable de révéler par l'image des vérités lointaines.

Dans Shrek, film d'animation brocardant les contes de fée traditionnels, le miroir magique est à la fois doué de parole et capable par l'image de révéler des vérités lointaines.

Lord Farquaad, en quête d'une princesse à épouser, condition nécessaire pour qu'il devienne roi, interroge le miroir magique que lui rapportent ses hommes de main. Ces derniers le tirent d'un sac épais, laissant à penser qu'il a été kidnappé. Le miroir est censé aider Lord Farquaad dans sa démarche, mais son incapacité à mentir du début est prise pour de l'impertinence et sa franchise est bien vite infléchie par la menace d'un garde, qui brise devant lui un petit miroir dans un geste d'intimidation. Le miroir magique se met alors à répondre « prudemment » pour sauver sa vie.

Il parle avec une voix d'homme et son expression est personnifiée par l'image d'un masque blanc qui apparaît dans son reflet. L'image du masque disparaît dans un second temps, reste la voix qui se transforme en voix-off de l'émission Tournez manège. Apparaissent alors dans le reflet les trois princesses candidates au mariage, qualifiées de « Catherinettes » : Cendrillon, Blanche-Neige et Fiona. Lorsque Lord Farquaad, indécis et influencé par ses hommes de main, jette finalement son dévolu sur Fiona, le miroir magique tente de le mettre en garde contre un évènement qui se produit à la nuit tombée, mais Lord Farquaad, dans son impatience, ne lui en laisse pas le temps.

Le miroir magique est repris en 1530 par l’Arioste (1474-1533) dans sa pièce : Le Nécromancien, comédie de mœurs.

Le théâtre d’ombres

Le théâtre d'ombres consiste à projeter sur un écran des ombres produites par des silhouettes que l'on interpose dans le faisceau lumineux qui éclaire l'écran. Les plus connues sont probablement les ombres chinoises PiYing et les wayang kulit d'Indonésie.

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Le théâtre d'ombres a des origines très anciennes. La tradition fait de la Chine son lieu de naissance (la fameuse « ombre chinoise »), mais certains auteurs le situent plutôt en Inde. C'est de là qu'à la faveur des grandes migrations il aurait gagné le Proche Orient.

Utilisé d'abord à des fins religieuses (évoquer l'âme des morts) et d'exorcisme, il est rapidement devenu une forme particulièrement séduisante de spectacle populaire.

La camera obscura ou sténopé

Une chambre noire (en latin « camera obscura ») est un instrument optique objectif qui permet d'obtenir une projection de la lumière sur une surface plane, c'est-à-dire d'obtenir une vue en deux dimensions très proche de la vision humaine. Elle fut décrite par Aristote (IVe siècle av. J.-C.).  Il parle de la possibilité de conserver l'image écornée du soleil durant une éclipse regardée à travers un petit trou.

La chambre noire est une boite ou une pièce obscure dans laquelle la lumière entre par un petit trou, le sténopé. La lumière pénétrant par cet orifice projette sur la parois d'en face l'image inversée de tous les objets se trouvant devant le sténopé.

Principe de la chambre noire ou sténopé :

Le sténopé est un dispositif optique simplissime permettant d'obtenir un appareil photographique dérivé de la camera obscura (chambre noire). Il s'agit d'un simple trou (le sténopé !), de très faible diamètre (percé à l'aide d'une aiguille). Par extension on appelle ainsi l'appareil photographique utilisant un tel dispositif. Les rayons qui passent par le trou proviennent de différentes directions, donc de différents points de l'objet observé.

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Le principe de base est très simple : comme la lumière est réfléchie par les objets dans toutes les directions suivant leurs qualités propres :

  • d'absorption,

  • de réflexion,

  • de diffusion,

chaque point de la surface d'un écran reçoit des rayons lumineux issus de tous les objets alentours ; ces rayons se mélangent et se combinent (synthèse additive). L'écran apparaît blanc (ou de la teinte majeure éclairant le décor).

En restreignant la lumière extérieure de façon à ce que ses rayons lumineux, émanant du décor, n'entrent que par un seul point dans une chambre obscure, l'écran interceptant cette lumière ne recevra, en chacun des points précis de sa surface, que les rayons issus, en ligne droite (principes de l'optique géométrique) d'un seul point du décor placé en face de la paroi comportant le trou.

On verra se former l'image inversée (gauche/droite) et renversée (haut/bas) du décor, extérieur à la chambre obscure, sur l'écran.

Notons que le principe du sténopé est également celui de la vision humaine : la lumière passe à travers un petit trou, la pupille, elle est grossie par le cristallin, qui joue le rôle d'une lentille, et les images que nous voyons sont projetées à l'envers sur notre rétine. Par l'intermédiaire des nerfs optiques, la rétine envoie ces images au cerveau qui se charge de les remettre à l'endroit.


21/09/2013
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